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Les femmes japonaises réclament le droit de conserver leurs noms de naissance

Une revendication de plus en plus pressante

Imaginez un instant que vous deviez sacrifier une partie de votre identité pour vous marier. C’est pourtant la réalité pour les femmes au Japon, où les lois sur les noms de famille imposent une uniformité archaïque. Mais les temps changent, et les femmes japonaises ne restent plus silencieuses. Elles réclament désormais le droit de conserver leurs noms de naissance après le mariage, une demande portée par un puissant lobby économique qui ne peut plus ignorer les enjeux de cette tradition obsolète.

L’impact des lois actuelles sur les femmes et les entreprises

Au Japon, la loi exige que chaque couple marié adopte un nom de famille unique. Bien que cette règle puisse sembler égalitaire en théorie, la pratique révèle une toute autre réalité. Selon une enquête gouvernementale de 2022, 95% des femmes prennent le nom de leur mari. Ce choix n’est pas anodin, il est ancré dans des siècles de traditions patriarcales et a des répercussions profondes sur la vie professionnelle et personnelle des femmes.

La Japan Business Federation, également connue sous le nom de Keidanren, a récemment demandé que cette loi soit révisée. Pour Masakazu Tokura, le président de Keidanren, la question des noms de famille est devenue un obstacle majeur pour les femmes qui jouent des rôles actifs dans le monde des affaires. « Le problème des noms de famille n’est plus une question individuelle, mais un risque pour les entreprises, » a-t-il déclaré. Cette perspective est partagée par 88% des dirigeantes d’entreprises japonaises, qui se disent insatisfaites du statu quo.

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Une entrave à l’avancement des femmes

L’obligation de changer de nom après le mariage ne se limite pas à une simple formalité administrative. Elle crée des complications dans la vie quotidienne des femmes actives. Par exemple, nombre de femmes conservent leur nom de naissance pour des raisons professionnelles, mais doivent utiliser leur nom légal pour ouvrir des comptes bancaires, obtenir des cartes de crédit, et voyager à l’étranger. Ces incohérences sont non seulement frustrantes mais aussi chronophages, affectant leur productivité et leur bien-être.

Tokura souligne que 90% des membres féminins de Keidanren utilisent déjà leur nom de naissance au travail. « Il est temps pour le Japon de s’adapter à une société plus diverse, égalitaire et inclusive, » a-t-il ajouté. En effet, permettre aux femmes de conserver leur nom de naissance pourrait être un premier pas vers la réduction des disparités de genre au Japon, pays qui se classe 125e sur 146 nations en termes de l’égalité des sexes selon le Forum économique mondial en 2023.

Des voix de plus en plus fortes

Le mouvement pour le droit de conserver son nom de naissance gagne du terrain. En début d’année, une douzaine de plaignants ont intenté une action en justice pour demander la modification du système actuel. Cette initiative reflète une prise de conscience croissante et une volonté de changer les choses. Les jeunes générations, en particulier, commencent à remettre en question les normes sociales rigides et cherchent à créer un avenir plus égalitaire.

Akari Takahashi, une organisatrice de mariages de 22 ans, raconte comment un séjour en Australie a changé sa perspective. « Je n’avais jamais remis en question le fait de prendre le nom de mon père jusqu’à ce que ma mère d’accueil en Australie exprime son mécontentement à ce sujet, » dit-elle. Cette expérience a ouvert les yeux d’Akari sur l’injustice de la situation et l’a incitée à soutenir le mouvement pour le droit de conserver son nom de naissance.

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Une proposition audacieuse de Keidanren

La proposition de Keidanren est révolutionnaire pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cette organisation, qui regroupe plus de 1 500 entreprises japonaises, a généralement soutenu le Parti libéral-démocrate (LDP) conservateur, au pouvoir depuis des décennies. Or, ce même parti a régulièrement écarté l’idée des noms de famille doubles. La démarche de Keidanren marque donc une rupture significative avec le passé.

Selon Tokura, la proposition sera soumise au gouvernement la semaine prochaine, après avoir été approuvée lors d’une réunion du conseil d’administration du lobby. Keidanren appelle également le parlement à soutenir rapidement une modification du code civil de 1898, qui régit l’adoption des noms de famille. Cette initiative pourrait ouvrir la voie à une société japonaise plus égalitaire et inclusive.

Le débat parlementaire et les obstacles à surmonter

Le débat sur cette question est loin d’être clos. Le secrétaire en chef du cabinet, Yoshimasa Hayashi, a reconnu que les opinions publiques varient largement sur le sujet et a appelé à une discussion minutieuse. Pourtant, plusieurs enquêtes montrent que la majorité des Japonais soutiennent l’idée de ménages à double nom. Le LDP, qui s’oppose également au mariage homosexuel, fait face à des appels croissants pour permettre une plus grande diversité dans les valeurs familiales et le mariage.

Les conservateurs au sein du parti soutiennent des rôles traditionnels de genre et un système familial paternaliste, arguant que permettre des noms de famille doubles nuirait à l’unité de la famille. En dépit de ces résistances, la Cour suprême du Japon a déjà signalé en 2015 et 2021 que la politique actuelle n’était pas inconstitutionnelle, mais a encouragé le parlement à discuter de la question. Les délibérations ont cependant stagné, en raison de l’opposition des conservateurs.

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Le Japon est à un tournant historique en ce qui concerne les droits des femmes et l’égalité des genres. La pression croissante pour permettre aux femmes de conserver leurs noms de naissance après le mariage est un signe de changement. Si la proposition de Keidanren aboutit, elle pourrait non seulement améliorer la vie quotidienne des femmes japonaises mais aussi envoyer un message fort sur l’évolution des normes sociales et culturelles.

Les temps changent et les traditions doivent parfois être remises en question pour permettre une société plus juste et égalitaire. Le Japon pourrait devenir un exemple inspirant pour d’autres pays en matière de droits des femmes et d’égalité des sexes. Alors, la question reste ouverte : les femmes japonaises pourront-elles bientôt conserver leurs noms de naissance après le mariage? Le temps nous le dira.

En conclusion, il est clair que les femmes japonaises ne sont plus prêtes à sacrifier leur identité sur l’autel du mariage. Le mouvement pour le droit de conserver son nom de naissance gagne en force, et le soutien de Keidanren pourrait bien être le coup de pouce nécessaire pour provoquer un changement législatif. L’avenir de cette initiative repose désormais entre les mains des législateurs japonais, mais une chose est certaine : les voix des femmes japonaises se font de plus en plus entendre, et elles ne seront pas facilement réduites au silence.

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